Rushmore


Mon 2e film préféré de tous les temps.
Mais en même temps, une certaine façon de penser, de s'aveugler, de se déconnecter.
Le personnage principal, Max Fisher, découvre que ce qu'il aime vraiment, étudier à Rushmore, c'est ce qu'il veut faire toute sa vie.

Autrement dit, on trouve ce qu'on aime vraiment, et on le fait toute notre vie.

Mais c'est aussi une façon de jouer à l'autruche avec sa vie. On se fait un nid confortable, sécuritaire et on ferme les yeux et les oreilles à ce qui nous entoure. On refuse même de voir si on a fait un bon choix. C'est confortable, mais c'est dangereux.

Plus tard dans le film, Max tombe amoureux de façon obsessionnelle avec l'enseignante de maternelle. Il n'a que quinze ans mais il devient fasciné par cette femme, jusqu'à faire des choses démesurées qui lui coûtent même Rushmore.

Il rencontre aussi un industrialiste, M. Blume, qui lui a une vie qu'il regrette. Il n'a plus d'intérêts pour sa femme qui regarde ailleurs, peut-être dans un but inconscient de faire réagir son mari. Il a deux fils, jumeaux, envers qui il n'affiche aucune fierté. Il se demande même comment il peut avoir des liens avec ceux-ci. Il tombe amoureux lui aussi de Mlle Cross, l'enseignante. Elle devient le nouveau Rushmore des deux hommes. Un but presque inatteignable mais surtout irréaliste.

Elle-même vit avec le fantôme de son mari décédé il y a plusieurs années. Elle aussi, s'empêche d'être heureuse en vivant dans une illusion nourrie par le passé.

Le film n'est pas déprimant, comme je peux le laisser croire. On peut se fixer des objectifs irréalistes, des Rushmores, mais il faut parfois accepter des choses plus réalistes. On ne sera pas moins heureux, ce ne sera pas un constat d'échec non plus.

J'aime retourner à ce film. La musique, les scènes, le jeu des acteurs. C'est aussi un Wes Anderson (le réalisateur) qui trouve son style qu'il va afficher avec force dans ses efforts suivants (The Royal Tennenbaums, The Life Aquatic, The Darjeling Limited, Fantastic Mr. Fox).

Il y a une partie de moi qui s'identifie beaucoup avec le film. J'ai eu ma part de Rushmores, ma part de rêves irréalistes. Certains sont classés, d'autres sont disparus et certains perdurent. Parfois même, de nouveaux Rushmores font leur apparition. Mais je pense que ça fait partie de la vie. On veut souvent ce qu'on ne peut pas avoir mais, on ne peut pas s'empêcher d'avoir une lueur d'espoir malgré toute cette réalité qui essaie de nous prouver le contraire. C'est dans notre nature, j'imagine.

Si vous n'avez jamais écouté ce film, allez le louer, ou l'acheter (il n'est vraiment pas cher). C'est un petit bijou que plusieurs ne connaissent pas. Vous ne serez pas déçus.

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