L'attente...

Tom Petty chantait : The waiting is the hardest part.
Même en avouant une telle évidence, il avait raison.

 Aujourd'hui, mon côté consommateur frénétique attend sa copie du coffret Immersion de Wish you were here de Pink Floyd et Paul au parc de Michel Rabagliati.

 Les deux items sont très importants pour moi, mais par nécessairement pour les mêmes raisons.


WYWH (comme les pros l'appellent), c'est l'album de Pink Floyd qui suit Dark Side of the Moon. Comme plusieurs le savent, la majorité des objectifs de succès du groupes avaient été atteints et largements dépassés après la sortir de DSotM. Waters commençait déjà à avoir une certaine lassitude face au monde de la musique commerciale et le thème de l'absence flottait dans sa tête. L'absence, mais dans toutes ses facettes, psychologiques autant que physiques. Pour la chanson Shine on, you crazy diamond, il avait encore la mémoire de voir son ami Syd Barrett, un esprit qui était en constante création, devenir une coquille quasi-catatonique. Il était absent. Welcome to the machine et Have a cigar commentent davantage la grande machine impersonnelle qu'est l'industrie de la musique.


Cet album est aussi le premier de Pink Floyd que j'ai écouté. Je n'ai pas été tenté de commencer par The Wall, ou DSotM comme la majorité des gens. Je n'avais pas été influencé par A Momentary Lapse of reason, un album de 1987 qui montre vraiment trop son âge et sa période aujourd'hui. Non, j'ai commencé par un album qui n'a que 5 pièces, et la 5e, étant la reprise et la suite de la première. Un turn-off flagrant pour un non-initié qui est habitué d'écouter des succès à consommation unique de 3 minutes comme était la norme au début des années 90. J'ai acheté cet album, éteint les lumières, mis mon énorme casque d'écoute, trop gros pour son propre bien, et j'ai commencé l'écoute. La montée, les intros, la claustrophobie, mais aussi la beauté, la coexistence de la production lourde et la simplicité des mélodies. La guitare douce de Gilmour, les mélodies de Wright et les paroles de Waters.

J'en était ému. J'ai adoré et après 3 autres écoutes consécutives, le lendemain, j'allais chercher tout Pink Floyd et mon analyse complète de l'œuvre commençait. C'était la période de ma vie où je sortais du pop 80 et je pouvais maintenant écouter la musique avec un esprit ouvert. Laisser une chance à différents styles et des artistes auxquels je n'aurais même pas donné 10 secondes d'attention quelques mois plus tôt. Ma passion de la musique, aussi vaste qu'elle est maintenant devenue, s'est amorcée avec cet album. 

Pour Paul, c'est une nostalgie à laquelle je m'identifie beaucoup. Ses études en graphisme, son contact avec le monde de l'imprimerie, sa passion pour la bd, ses premiers amours, ses aventures de jeunesse. Toute son oeuvre vient vraiment me chercher. Certaines fois, je ne peux pas mettre clairement le doigt sur ce que c'est, mais chaque livre vient me toucher pour des raisons différentes.

J'ai tellement hâte de lire le prochain. Il retourne un peu plus en arrière, dans la jeunesse du personnage et va nous raconter l'histoire de l'amour de la bd du personnage principal.

Je ne veux tellement pas gâcher ma lecture, que même si je suis à côté du bureau qui a reçu le livre en service de presse, je refuse de le toucher. Je refuse aussi d'aller télécharger les premières pages sur le site de l'éditeur. Non, je ne lirai mon Paul que lorsque j'aurai acheter ma copie. 

C'est aujourd'hui la date de sortie pour les deux. J'attends avec impatience. La librairie qui est à deux portes à côté n'ont pas encore réceptionné la marchandise. Et le coffret va arriver par la poste.

The waiting is the hardest part
Every day you get one more yard
You take it on faith, you take it to the heart
The waiting is the hardest part

Et l'attente continue...

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