On a tous besoin d'un Charlie Brown Christmas

Je marchais ce midi sur la Rue Saint-Joseph, et en passant devant le Benjo, j'ai entendu la chanson de Christmantime de Vince Guaraldi, tiré de A Charlie Brown Christmas. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais mon lundi, mon travail, mes préoccupations sont disparus et j'avais 5 ans.

J'ai eu un sentiment de chaleur, comme si mon coeur grossissait de trois tailles.
(Oui, je cite une autre source ici, mais c'est pour illustrer quelque chose)

On ne se rend pas toujours compte de l'influence d'une toute petite chose dans notre vie.

Parce que je suis bien malgré moi devenu un grincheux de Noël.

J'en ai déjà glissé un mot ici, je déteste profondément la folie Noël qui débute le 1er novembre, au lendemain de l'Halloween. Certains commerces commencent même avant depuis quelques années.
Ce qui nous plonge dans 2 mois complets de décorations, musique et publicités, qu'on souhaite l'ignorer ou non.

À un tel point que j'en suis venu à ne plus avoir envie de Noël.
À en avoir une écœurite aiguë.

Ne pensez pas que je vais vous faire une morale à propos du vrai sens de Noël,
comme Linus dans le dessin animé mentionné ci-haut.

Noël est devenu synonyme de problèmes et de pesanteur pour moi.
Je redoute d'avoir à aller dans les magasins et les épiceries à partir du mois de décembre.
Je crains le stress des gens sur les routes et dans les endroits publics.
J'ai peur de ne pas pouvoir faire tout ce que je veux parce que je n'ai pas pensé de réserver 30 jours d'avance.
La vue des lumières sur les balcons des appartements apparues début novembre me traumatise.

Oui, j'ai bien peur qu'à chaque année, je suis blasé de Noël bien avant le 25 décembre.
Je veux que ça finisse au plus vite.

Est-ce qu'on a vraiment besoin de toute cette avance? Est-ce que l'être humain moyen est tellement distrait qu'il a oublié que Noël revient à pareille date chaque année? Est-ce que les commerces ont besoin des achats des fêtes pour survivre à ce point-là?

Quand j'étais plus jeune (et ça ne fait pas si longtemps que ça), j'avais hâte aux fêtes.
J'avais hâte de décorer la maison avec mes parents. D'aller chercher le sapin tout frais coupé avec mon père. De savoir que le congé des fêtes allait arriver dans une semaine ou deux. De voir la préparation du réveillon quelques jours avant le 24. Ça sentait Noël à plein nez.

La période était de courte durée. Pas le temps de s'en fatiguer.

Aujourd'hui, j'ai tendance à voir ça comme une épreuve à surmonter. Entendre Marie-Michèle Desrosiers chanter Noël et voir la file de parents qui veulent que leur enfant se fasse prendre en photo sur les genoux du Père Noël un 3 novembre, c'est assez pour rendre notre coeur dur. C'est assez pour faire que quand (enfin) le 25 décembre arrive enfin, on a davantage un sentiment de soulagement que de joie.

Mais, ce midi, à entendre Christmastime, j'ai pour un instant tout oublié mes réticences.
J'avais 5 ans, et j'avais hâte à Noël. J'avais hâte d'aller voir mes parents, manger trop de bouffe délicieuse et d'aller jouer dans la neige. J'avais hâte d'éteindre toutes les lumières dans la maison et seulement laisser celles du sapin éclairer la pièce. J'ai hâte d'ouvrir Télé-Québec pour écouter Ciné-Cadeau.

Et j'avais hâte d'écouter A Charlie Brown Christmas.

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