Malaise dans l'autobus 82

Une dame dans la cinquantaine est entrée dans un autobus quasiment vide hier soir. Je ne pense même pas qu'on était dix. Elle s'asseoit cinq banc derrière le chauffeur et prends son cellulaire pour faire un appel. Moi, pendant ce temps, je regarde à l'extérieur, pense à ne pas oublier le reportage sur les Cyniques à la SRC et tombe légèrement dans la lune, ne voulant pas vraiment de mon iPod ce soir. J'appréciais le bruit du vent qui entrait par les fenêtre et les accélérations et décélérations de l'autobus lui-même. C'était vraiment calme.

Jusqu'à ce qu'elle commence à parler.

Et parler fort.

Je ne voulais pas entendre sa conversation, mais j'y était forcé.

Visiblement, elle travaille dans une cuisine, de quel type d'établissement, je ne sais pas, mais une chose est certaine, ce n'est pas payant et les employés sont temporaires et pas vraiment professionnels.
Et elle commence à se plaindre, mais à se plaindre à un dénommé Benoit. Le gars est visiblement d'une patience exemplaire vu qu'il la laisse ventiler toute sa colère et son découragement.

Je vous fait fi de plusieurs détails, mais dites-vous que cette conversation dure 20 minutes, Plusieurs points sont répétés ad nauseam, et à un moment donné, le chauffeur se retourne même pour regarder la source de tout le boucan.

Et vers la fin, exaspéré de son appel, elle se mets à sanglotter et à pleurer. Visiblement, elle avait atteint une limite de tolérance à son boulot et elle était rendue tellement hors d'elle-même que les émotions étaient vives et à fleur de peau.

Mais le problème, c'est que je n'aime pas les gens qui se donnent en spectacle comme ça, Je n'ai jamais été un de ceux qui aime voir des personnes se chicaner et laver leur linge sale en public. D'avoir été témoin de ça, j'éprouve un certain malaise. Mais on ne peut pas empêcher ça non plus, la madame, elle en avait beaucoup dans son sac et elle voulait le vider.

C'est seulement le côté qu'on est pris là-dedans. J'étais à 22 minutes de mon arrêt. Je n'allais pas débarquer et attendre la prochaine dans une heure. Je n'allais surtout pas entrer dans son univers et lui dire de baisser la voix un peu. Ce n'est pas du tout de mes affaires. Tout ce que je pouvais faire, c'était d'endurer ce mélodrame qui ne trouvait pas de résolution, en direct.

Triste spectacle.

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