The Tracey Fragments

Hier soir, j'ai écouté un film que ça faisait un petit bout que je voulais voir, The Tracey Fragments.
Film du réalisateur canadien Brian McDonald, qu'on connait un peu pour avoir réalisé Hard Core Logo mais qui fait surtout de la télévision. Ce film mets en vedette Ellen Page (Juno, Smart People, Hard Candy) qui rajoute une corde de plus à son arc impresionnant. Elle est de plus en plus impressionnante dans chacun des projets qu'elle entreprend. Et son visage montre une sagesse et une distance en même temps, ce qui la rend très crédible. Il y a tellement d'actrice, du double de son âge et expérience qui ne sont même pas capables de laisser transparaître une émotion à l'écran. Elle mérite une longue carrière.
Le film est un peu une oeuvre artistique expérimentale, qui, ne trouvera pas un public large et varié. Il nous est présenté de façon très fragmentée, et ce n'est pas seulement sur l'histoire. L'écran est divisé en multiples facettes qui au long du film, se superposent, disparaîssent, s'entrechoquent comme une cacophonie visuelle. Et c'est pour représenter l'esprit un peu en miettes de Tracey. Tracey est une fille de 15 ans, normale, mais qui a une vie débalancée. Le film débute et elle est nue sous un rideau de douche, assise au fond d'un autobus et est à la recherche de son frère qui se prend pour un chien.
L'histoire est non-linéaire et on commence à comprendre un peu l'ordre des choses à mesure que le film avance. Parce que ce que l'on voit à l'écran parfois est la réalité, l'imagination de Tracey, une narration de Tracey qui ne représente pas nécessairement la vérité et des figures de style visuelles qui viennent ajouter à l'atmosphère des situations.
Pour l'oeil et la tête, c'est un défi d'observation mais qui nous permet de comprendre la personne qu'est Tracey.
Au dvd se rajoute un making-of, fragmenté lui-aussi, mais aussi les gagnants d'un concours lancé par le réalisateur. Il avait laissé sur son site web une tonne de scènes du film et avait lancé le défi de remonter ces scènes et en faire des trailers. On a alors le gagnant et cinq finalistes et c'est intéressant de voir ce que chacun voyait comme important à montrer. Si c'était moi, j'en aurais monté un tout à fait différent, et c'est ce qui fait la force du film, on en retire un peu ce que l'on veut. Pas toutes les scènes vont résonner de la même façon pour tout le monde. Vous allez me dire que c'est comme ça avec tous les films, mais je pense que ça s'applique plus à celui-ci, parce qu'on doit se faire une certaine idée sur ce qui s'est passé et il y a place à un peu d'interprétation.